maniement du mousqueton à cheval

Normalement, le mousqueton est attaché au porte-canon par un crochet.

Si le cavalier s'en sert, pour tirailler, est-ce qu'il deboucle le mouqueton ? Ou est-ce qu'il reste attaché au porte-canon tout le temps ?

Ta demande n'est pas très claire...

Tout d'abord, il y a deux façons d'attacher le mousqueton, et même trois je crois.

La première, et la plus courante, c'est le mousqueton au crochet. En plus du crochet porte-mousqueton, il y a une courroie de retraite qui se place au col de cygne de la crosse. Il faut déboucler cette courroie pour pouvoir se servir du mousqueton. Personnellement, je décroche aussi le crochet pour pouvoir ajuster un tir correctement (c'est la longueur de la courroie porte-mousqueton qui le dicte). Dès que j'ai tiré, je remets le mousqueton au crochet, via l'anneau de la tringle. Il m'arrive d'oublier de reboucler la courroie de retraite pour gagner du temps, mais c'est comme cela qu'on la perd (perdu la mienne à la Boissière).

Les deux autres permettent d'assujettir le mousqueton à la selle pendant les marches. Il y a une dragonne qui sort de la schabraque au niveau du pommeau. On l'enroule autour du col de cygne.
On peut aussi passer le mousqueton à l'intérieur de la courroie de guindage. C'est plus du bricolage, quand on n'a pas la dragonne. Je crois que certains lanciers faisaient ainsi. Ces deux méthodes supposent que la selle soit équipée de la botte porte-canon (absente sur les images).


Crochet porte-mousqueton enlevé


Ici, le tir de côté permet de conserver le mousqueton au crochet

Ma demande n'était pas très claire, parce-que la chose ne m'étit pas très claire. ;-)

Maintenant j'ai compris comment on fixe le mousqueton au porte-mousqueton.

Ce dont je ne suis pas sûr: est-ce que le réglement prevoit que le cavalier laisse son mousqueton attaché au crochet quand il tire, ou est-ce qu'il le decroche ?

Selon l'instruction provisoire de l'an XII, et celle-ci de l'an VII:

https://books.google.ch/books?id=keBfAAAAcAAJ&pg=PA66

il paraît que le mousqueton restera accroché tout le temps. Une peinture de 1814 le montre également accroché:



http://uniformenportal.de/picture.php?/1219/category/90

Mais est-ce que c'est praticable en réalité ?

Il est important de garder à l'esprit que la "carabine" décrite dans les ordonnances (en grande partie, issues de l'ordonnance de 1788), est le mousqueton 1786.

Une fois dit cela, il est possible de tirer avec la "carabine au crochet", mais c'est peu pratique, et souvent je manque de débattement. Comme dit plus haut, c'est utilisable pour tirer sur ma gauche. Autrement, lorsque j'épaule, la crosse éloigne l'arme de moi et je ne peux pas viser, ou du moins c'est malaisé, aussi je préfère enlever le crochet du mousqueton. Enfin, et malgré le débattement offert par la tringle, c'est difficile d'abaisser mon arme suffisamment pour pouvoir la charger quand elle est au crochet, car le canon du mousqueton An IX est plus long que celui du 1786. Certains chasseurs habitués à leur ancien mousqueton s'en plaignaient d'ailleurs. Sans doute que d'autres cavaliers mettant en œuvre le 1786 te diront qu'ils n'ont aucun problème pour recharger en gardant le mousqueton au crochet.

J'espère avoir répondu à ta question.

Sur ce schéma, on voit bien la courroie de retrait. On remarque également que la courroie porte-mousqueton est réglée assez court, et cela parait difficile de pouvoir épauler sans enlever le crochet :


A noter que l'image que tu as posté n'est pas datée de 1814. On s'interroge encore sur l'événement représenté, sans doute Austerlitz. Le même auteur aurait représenté un trompette de son régiment en 1807, et à cette date il était passé en habit (ici encore en dolman).

Merci beaucoup ! Cela explique les difficultés.

Serait-il possible qu'un homme plus mince (moins de 170 cm, donc une tour de poitrine moindre) experiençait moins de contraintes quand il tire et charge ayant son mousqueton accroché ?

C'est surtout que la longueur de la banderole finie est laissée à l'appréciation du cavalier reconstitueur. La mienne était plus longue au début. D'une part ça n'est pas très seyant , mais surtout le mousqueton quand il est à la botte, n'est pas tenu et ça ballotte affreusement. Alors on raccourcit à la longueur qui nous sied le mieux, et c'est au moment de charger et de mettre en joue que cela se complique. Il ne faut pas oublier que tout ceci se pratique avec les gants...

Il serait bien qu'un cavalier ayant un 1786 nous donne son ressenti.

D'ailleurs, il paraît que les contraintes sont bien historiques - encore en 1844:

https://books.google.de/books?id=kIBlAAAAcAAJ&pg=PA616&dq=hussard

Bastien a écrit:

il y a une courroie de retraite qui se place au col de cygne de la crosse. 

Bartien! le col de cygne c'est pour le chien,on parle de poignée pour la crosse...Cré vin diou!

Ezaqueuteu... .

En fait, je parlais bien-sûr du col de crosse. Et dans les ordonnances, on parle tantôt de naissance de crosse, ou de poignée lorsqu'il s'agit de saisir l'arme.

Alors, le 1786... ?

Le Bartien est têtu ...Busc peut être?!On parle de poignée droite même en 1786!

Le principe de garder la carabine carabine solidaire du cavalier répond à l'impératif de ne pas laisser échapper son arme (évoqué par de Brack même pour le pistolet):
1- Si le cheval bouge et qu'il faille en reprendre le contrôle (de moins en moins probable avec des montures entraînées et aguerries)
2- Si l'ennemi se fait pressant et qu'il faille rapidement se replier ou se défendre en sortant le sabre.

Les risques étant d’abîmer son arme en la laissant tomber voire de la perdre. 

L'inconfort est donc un choix par défaut, mais pour une arme dont la précision n'est pas non plus la qualité première cela reste tolérable. Je confirme la difficulté du rechargement liée à un faible débattement sur la tringle.

A mon sens, il faut privilégier le maintien de l'arme au crochet.